Une personne dynamique qui aime se sentir utile
L’une des principales forces de Mesures Alternatives des Vallées du Nord (MAVN), c’est l’équipe rassemblée par l’organisme de justice alternative. Alliant jeunesse et expérience, chacune de ces personnes gagne à être connue. Dans une série d’articles, nous allons tenter de vous les présenter. Cette semaine, commençons par la petite nouvelle… qui n’en est pas une! Voici donc Betty Estiverne, du service COHABITER ensemble.
MAVN : Betty Estiverne, tu es la nouvelle intervenante sociocommunautaire dans l’équipe de MAVN, pour le territoire de Rivière-du-Nord. Pourtant, tout le monde te connaît déjà. Comment est-ce possible?
Betty : C’est simple, je fais ce travail depuis 2012. Jusqu’à 2015, j’étais employée de MAVN. À l’époque, la responsabilité de certains logements sociaux a changé de mains, revenant à l’OMH, qui est devenu mon employeur. Puis, ces dernières semaines, un nouveau poste s’est ouvert chez MAVN, et on m’a demandé de revenir. J’ai donc à nouveau changé d’employeur sans vraiment changer d’emploi!
MAVN : C’est original. Et en quoi consiste le travail d’une intervenante sociocommunautaire pour les résidents de logements sociaux?
Betty : On établit un lien avec ces personnes, pour s’assurer que leurs besoins sont comblés et qu’elles gardent leur autonomie. On les écoute, on les guide, on les rassure quand il le faut. En cas de problème, on les accompagne, afin de les amener à trouver leurs propres solutions.
MAVN : C’est très gratifiant. S’agit-il de quelque chose que tu as toujours voulu faire?
Betty : Pas vraiment. Au départ, je voulais devenir médecin. Mais ça n’a pas été possible, pour toutes sortes de raisons. Après avoir obtenu mon bac en sciences humaines, de même qu’un certificat en santé mentale, j’ai obtenu cet emploi et j’adore ça. J’aime accompagner et écouter les gens. On est un peu des médecins de l’âme!
MAVN : Et quelles sont tes forces pour bien faire ton travail?
Betty : Ce n’est pas à moi de le dire! Par contre, on me répète souvent que je suis calme, et les gens trouvent ça rassurant. L’exemple qui me vient, c’est quand une personne a un problème qu’elle trouve vraiment urgent. Son stress est élevé, presque de la panique. Dans un cas comme ça, j’essaie de mettre les choses en perspective. Oui, le problème est sérieux. Oui, on doit s’en occuper. Mais est-ce urgent? Pas toujours. Juste d’en prendre conscience, ça les apaise.
MAVN : À l’inverse, y a-t-il des choses que tu aimes moins dans ce que tu fais?
Betty : C’est une question piège! En fait, oui. Avec la diversité des problèmes que les gens vivent, je trouve qu’il y a beaucoup de règlements à suivre, d’organismes concernés, de personnes impliquées : le CISSS, la DPJ, l’OMH, etc. Ça rend parfois les choses bien compliquées. Je comprends que c’est nécessaire, mais j’aimerais souvent que ce soit plus simple.
MAVN : Tu viens d’employer le mot diversité. Toi qui es originaire d’Haïti, est-ce un enjeu pour toi au quotidien? As-tu été confrontée à du racisme?
Betty : Oui, bien sûr, c’est assez fréquent. Mais je le vis bien, cela affecte plus mes deux enfants que moi. De mon côté, je pense que c’est une question d’ignorance, je n’en veux pas aux personnes concernées. Comme société, il faut miser sur l’éducation. Avec le temps, c’est comme ça que le racisme disparaîtra.
MAVN : Tu es établie au Québec depuis longtemps, je crois. Comment trouves-tu la vie ici?
Betty : Je suis arrivée au Canada et au Québec il y a plus de 18 ans. Je m’y sens bien, j’aime presque tout. Presque! Il y a quand même une importante différence culturelle par rapport à d’où je viens. Je n’ai pas toujours la même perception d’un problème que les gens d’ici, en raison de ma culture.
MAVN : Et cela te cause des problèmes?
Betty : Non, pas du tout. Au contraire. Ça m’aide même à comprendre comment chacun voit une situation donnée. Par contre, quand je pense à ce qui se passe dans mon pays d’origine, en Haïti, je me sens triste. La vie est dure pour les gens là-bas, et ça m’inquiète. C’est difficile de se sentir impuissante…
MAVN : L’important, c’est de faire une différence là où tu le peux. Je suis sûr que les résidents de logements sociaux voient ce que tu leur apportes.
Betty : Merci, je fais de mon mieux. J’essaie d’accompagner les gens du mieux que je le peux, tout en offrant la meilleure vie possible à mes enfants. C’est important pour moi.
MAVN : Chose certaine, nous, on est bien contents de t’avoir, Betty Estiverne!
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